L'ancien Prieuré de Goudet


Les moines bénédictins sont arrivés à Goudet vers l'an 870 grâce à une donation d'un dénommé Désidérius qui fit confirmer celle-ci par Charles le Fauve en date du 24 novembre de la même année. Cette donation comprenait également des terres en Vivarais près de Saint-Etienne de Fontbellon ainsi que la concession des marchés hebdomadaires et des foires annuelles.

Ces moines venaient du monastère de l'île de Noirmoutier avec les reliques de saint-Philibert après différentes installations provisoires poussés par les Normands.


Vue aérienne du bourg de Goudet (site internet géoportail)

En premier, et pour des raisons de sécurité, les moines élevèrent un solide rempart qui délimita l'étendue du monastère. Ce rempart joua son rôle, car on raconte que les habitants de Lanarce seraient venus se réfugier au Prieuré au temps des invasions. De retour dans leur village, ils seraient devenus dévots de Saint Philibert, et revinrent régulièrement en pèlerinage à Goudet pour y honorer ses reliques. Ces remparts empêchèrent les routiers anglais de brûler le monastère en 1382, comme ils le firent du village.


Vue de l'ancienne maison du Prieur

Un fois leur installation terminée, les moines commencèrent l'aménagement de leur territoire. Jusqu'au XIII° siècle, les forêts avoisinantes étaient constituées de taillis de chêne, témoin le nom est resté à un bois dénommé le "Roule". Les religieux implantèrent progressivement des résineux plus conformes avec le relief et à la qualité des sols. Sur les parties des collines exploitables, ils créèrent des terrasses appelées encore de nos jours des "chamades". Ils installèrent des moulins le long des ruisseaux notamment sur l'Holme qui descend des monts Breysse.


Le Riou Blanc le long de l'ancien Prieuré

Les moines initièrent et développèrent les foires et les marchés dont ils avaient la concession, à Goudet bien sûr, mais également à Arlempdes, Vachères et dans autres lieux. Plus tard, ils initièrent les habitants à la fabrication artisanale de chapeaux, qui obtinrent une réputation au-delà de la région grâce à leur solidité et leur robustesse.

Au début du XVIII° siècle, ils ouvrirent des mines de baryte en plusieurs endroits mais la plus importante se situait près du hameau des Ribeyroux près de la Loire en aval du village. Un maison fut construite pour loger les ouvriers. Cette maison fut bénie en 1739. La baryte était alors utilisée pour la fabrication du verre qu'elle rendait plus lourd et dont la qualité rappelait le cristal.


La cour de l'ancien Prieuré

On accède au cloître du monastère par un passage voûté à côté de la place de l'église. Il était entouré de galeries claustrales. La dernière existait encore au XIX° siècle, elle a été détruite en 1825 et ne servait plus que de dépôt de grains les jours de foire.


Entre l'église actuelle et la résidence du Prieur, agrémentée d'une tourelle, s'élevait l'église du monastère qui bornait le cloître sur presque toute sa longueur. L'église initiale du monastère n'existe plus, elle fut détruite sous la révolution.

Au-dessus de la partie du village qui va du ruisseau au chemin de Saint-Matin s'étendaient les jardins potagers. Cette large bande de terre porte toujours le nom de "Jardis".


Référence : Le Prieuré de Goudet ou 900 ans de présence bénédictine de Pierre Philibert - Sources : Archives départementales de la Haute-Loire.

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